Mis à jour le :
12/6/24
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L’agriculture : contributrice, victime et solution des crises en cours

Après la Seconde Guerre mondiale, un modèle de production agricole intensif a émergé et a été soutenu politiquement dans les pays occidentaux, en réponse au besoin de sécurité alimentaire et de reconstruction économique des pays.

Agriculture durable
L'équipe EcoFarms
Agriculture durable

Après la Seconde Guerre mondiale, un modèle de production agricole a émergé et a été soutenu politiquement dans les pays occidentaux en réponse au besoin de sécurité alimentaire et de reconstruction économique des pays. Ce mode d’agriculture, dite conventionnelle, est caractérisé par la recherche de productivité et donc de hauts rendements, atteints notamment grâce à la mécanisation des pratiques, à l'utilisation importante d'intrants chimiques ou encore à la sélection génétique. Les rendements français de céréales ont ainsi presque doublé entre 1949 et 1974 (Agreste, 2008).

Evolution d’un paysage agricole français, entre avant 1950 et après 1980 (Source : Openfield)

Néanmoins, ce modèle agricole dominant s’est développé au détriment de certaines caractéristiques importantes au regard des enjeux auxquels doit répondre aujourd’hui l’agriculture :  elle a perdu en robustesse et engendre d’importants coûts environnementaux et sociaux. De plus en plus d’acteurs, publics et privés, remettent donc ce modèle en cause. En réponse, une nouvelle perspective émerge, celle d’une agriculture durable.

Pour vous permettre d’y voir plus clair, nous répondrons dans cet article aux questions suivantes  : Quels sont les enjeux auxquels l’agriculture durable doit répondre ? Quels en sont ses principes ? Comment l’agriculture durable s’intègre-t-elle progressivement au modèle agricole d’aujourd’hui ?

Un modèle agricole acteur de nombreuses crises en cours

Son empreinte écrasante sur notre environnement

En 2009, une équipe internationale de 28 chercheurs menée par Johan Rockström et Will Steffen  a établi neuf limites planétaires (Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, 2023) à ne pas dépasser pour maintenir des conditions d’habitabilité justes et sûres de la Terre pour l’humanité. À ce jour, six ont été franchies, dont la plus connue est celle du changement climatique.

Les neufs limites planétaires selon J. Rockström & al (Stockholm Resilience Center)

Or, notre modèle agricole en est un des principaux responsables :

Le système agricole en place impacte directement et dans des proportions importantes, chacune des 6 limites dépassées. Pour illustrer ces chiffres, voici quelques exemples de pratiques courantes, issu du système agricole dit conventionnel, ayant de forts impacts sur ces dernières :

  • La déforestation, comme en Indonésie pour la production d’huile de palme. Trois limites sont impactées directement par cette pratique : le changement climatique, la biodiversité et le changement d’usage des sols.
  • L'élevage intensif d’animaux compte parmi les principaux responsables du changement climatique, de changement d’utilisation des sols et de la perturbation du cycle biogéochimique de l’azote. Proche de nous, on peut prendre pour exemple les rejets d’azote des élevages intensifs de porcs bretons qui provoquent la prolifération des algues vertes sur les littoraux.
  • La dépendance aux énergies fossiles via la mécanisation et la production d’engrais de synthèse impacte directement le changement climatique.
  • L’usage massif de produits phytosanitaires, comme les insecticides, nuit à la biodiversité, notamment aux pollinisateurs, et entraîne l’introduction d'entités nouvelles dans la biosphère.
  • Le maraîchage intensif irrigué, qui en prélevant des quantités excessives d’eau sur certains territoires, comme c’est par exemple le cas en Espagne, finit par y rompre le cycle de l’eau, utile aux humains et au reste de la biodiversité présente.

Un modèle qui ne répond pas totalement à ses objectifs sociaux

Même si le modèle agricole industriel et mondialisé a réussi à répondre à de nombreux enjeux qui lui étaient donnés au cours du XXe siècle, il peine aujourd’hui à trouver des réponses aux nombreuses limites observées.

Une sécurité alimentaire précaire dans de nombreuses de régions du monde, fragile partout ailleurs

Malgré la hausse importante des rendements pour de nombreuses cultures (dont certaines limites ont été atteintes dans les pays développés), la FAO comptait toujours en 2020 entre 657 et 797 millions de personnes souffrant de la faim, soit 100 à 200 millions de plus que sur la période 2010 - 2018. En 2022, ce furent 2,4 milliards de personnes qui étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée, sévère modérée ou grave (FAO; 2023).

D’autant que, comme nous le verrons un peu plus loin dans cet article, ce phénomène risque de s’aggraver dans les prochaines années à cause du manque de robustesse du modèle agricole dominant face aux risques environnementaux et socio-économiques grandissants.

Que l’alimentation reste notre meilleure médecine

De plus, notre santé individuelle et collective est impactée par plusieurs pratiques agricoles néfastes, telles que :

Ces pratiques dangereuses, couplées aux mauvaises pratiques des industriels (ultra-transformation et consommation encouragée vers une alimentation peu équilibrée), font dire aux observateurs aguerris européens que le consommateur paie trois fois sa nourriture. La première fois au magasin, la seconde via les impôts (via notamment la Politique Agricole Commune) et la troisième lorsqu’il doit se faire soigner à cause des dégâts créés par sa mauvaise alimentation.

Un secteur agricole victime des crises et évolutions à venir

Les agriculteurs et agricultrices sont les premières victimes des défaillances du modèle en place

Au cœur même de notre système agricole, au sein des exploitations agricoles, se posent d’importantes questions de santé et de bien-être des agriculteurs et de leurs salariés.

Chaque situation étant fortement influencée par les politiques de chaque pays ou région, nous prendrons ici pour exemple celui de notre cher pays.

Même s'il existe de fortes disparités en fonction des populations étudiées (notamment selon les régions, les orientations de production et les tailles d’exploitation), la situation socio-économique des agriculteurs français est souvent fragile, voire insoutenable pour nombre d’entre eux. Quelques chiffres permettent de mieux appréhender cette situation. Les producteurs français :

  • travaillent 57h par semaine en moyenne. C’est 18h de plus que la moyenne des français.
  • perçoivent de faibles revenus. Même si là aussi les écarts sont grands selon les années, en 2017, ce sont 20% des agriculteurs qui ont perçu un revenu nul voire négatif, et parmi ceux ayant eu un résultat positif, la moitié a perçu un revenu mensuel inférieur à 1500 euros et 10% d’entre eux ont perçu moins de 370 euros (INSEE, 2020). Malgré la part importante des aides et subventions nationales et européennes, qui représentaient 70% du Revenu Courant Avant Impôts moyen des exploitations (Agreste, 2022), c’est leur situation unique, pressés entre des charges qui augmentent - stables en quantité mais en coûts plus élevés - et l’incapacité à répercuter intégralement cette hausse sur leurs prix de vente auprès des industriels, distributeurs et consommateurs, qui les met dans cette position intenable.
  • sont fortement endettés. Ce sont plus de 40 % des exploitations agricoles qui le sont, avec une dette moyenne de 250 000 euros par exploitation, un chiffre qui n’était que de 50 000 euros en 1980 (Agreste). Ces investissements continus et importants rendent leur entreprise particulièrement fragile en cas d’aléas.

La santé psychologique des producteurs et productrices est ainsi très impactées par ces différents facteurs, auxquels s’ajoutent d’autres éléments tels que l’isolement social, le manque d’accès à des services d’aide, des prises de risques importantes avec de faibles filets de sécurité, …

Au final, cette charge mentale et ce stress écrasants ont des conséquences dramatiques : on observe chez les agriculteurs un taux de suicide 20 à 30 % supérieur à celui observé dans le reste de la population (Santé publique France). Selon les derniers chiffres de la MSA, en 2016, en moyenne, ce sont presque deux agriculteurs qui se sont suicidés chaque jour.

Une population à nourrir grandissante avec de moins  en moins d’agriculteurs

Les prévisions des Nations Unies indiquent que d'ici à 2050, la population mondiale devrait s’élever à 9,6 milliards. Les systèmes agroalimentaires vont donc être confrontés à un défi considérable pour à la fois régler les problèmes d’insécurité alimentaire actuels, et continuer assurer à tous une alimentation saine et en quantité suffisante. Ce défi est d’autant plus important que la consommation calorique par habitant est amenée elle aussi à augmenter avec à la croissance des pays en développement. Ainsi, selon le World Resources Institute  estime que pour assurer la sécurité alimentaire en 2050, la production alimentaire va devoir augmenter de 56% par rapport à 2010.

Parallèlement, de nombreux pays sont en croissance économique. Or, en se fondant sur les données de la FAO, une étude menée par Zia Mehrabi, et publiée dans Nature Sustainability, montre que les renforcements économiques mènent à une concentration croissante de la population dans les zones urbaines. Ainsi, ce phénomène d’urbanisation attendu, couplé au manque d’attractivité du secteur agricole décrit dans le chapitre précédent, réduit significativement la main-d'œuvre disponible pour l'agriculture et complique la transmission des exploitations agricoles. Ainsi, l’étude a également consisté à analyser l'évolution du nombre de fermes dans le monde depuis 1969 et à modéliser sa trajectoire jusqu'en 2100. Les résultats prévoient une division par deux du nombre de fermes, entraînant une augmentation proportionnelle de la taille des exploitations.

Evolution des populations rurales et urbaines mondiales sur la période 1950-2050 (Projection de 2018 à 2050)

Source : World Urbanization Prospects 2018, ONU, 2018

Or, l’étude précise également que les grandes exploitations ont tendance à contenir moins de biodiversité, à avoir plus de monoculture et à être moins résilientes que les petites exploitations.

Notre agriculture doit donc être repensée de sorte à ce que moins d’agriculteurs puissent produire davantage tout en préservant notre capital naturel, humain et social.

Des risques de plus en plus importants sur un secteur vital et fragile

Le dépassement des limites planétaires nous amène dans un contexte instable et inconnu, dont les répercussions potentielles doivent être anticipées par les filières agro-alimentaires pour leur permettre de s'y adapter.

La production agricole est notamment menacée par la dégradation des sols et le changement climatique. D’une part, les sols dégradés sont en effet moins fertiles et plus vulnérables à l’érosion. D’autre part, le changement climatique entraîne une augmentation de la fréquence et de l'intensité des aléas climatiques tels que les canicules, les sécheresses ou les pluies torrentielles. Si rien n’est fait pour limiter leurs impacts d’ici 2050, ces menaces pourraient engendrer des pertes de rendement de 10 à 50% selon les régions et cultures (GIEC).

De plus, la perte de biodiversité menace également la production agricole. Cette dernière comporte en effet de nombreux auxiliaires de culture et de pollinisateurs, qui aident au développement des végétaux. L’IPBES estime par exemple que les pollinisateurs sont directement responsables de 5 à 8% de la production agricole mondiale en volume. Leur disparition entraînerait ainsi des pertes de récoltes pouvant aller de 235 à 577 milliards de dollars chaque année.

Par ailleurs, la gestion des ressources représente des menaces d’un autre genre. 

D’une part, l’épuisement des ressources pétrolières et gazières rend notre modèle agricole industrialisé obsolète car encore fortement dépendant des énergies fossiles (mécanisation, intrants, transports des intrants et des productions, etc.).

D’autre part, la gestion de la ressource en eau, déjà très compliquée dans de nombreuses régions du monde, va devenir de plus en plus complexe à causes des événements climatiques (sécheresses et inondations) de plus en plus fréquents et extrêmes. Comme on a peut déjà l’observer au Maroc, en Espagne ou en Californie, les sécheresses impactent directement les productions agricoles, et ce d’autant plus pour les productions irriguées qui subissent des restrictions.

Plus globalement, l'épuisement général des ressources et les conséquences de la crise climatique augmentent les risques de conflits géopolitiques qui viendraient perturber fortement les marchés - boursiers et ceux de nos villes et villages.

Ainsi pour assurer la sécurité alimentaire de la population mondiale grandissante et l’habitabilité de la planète, notre modèle agricole est dans l’obligation de se réinventer. Ce nouveau modèle doit répondre au défi d’accroître la production agricole, tout en minimisant ses impacts négatifs environnementaux et sociaux (atténuation), voire en générant des impacts positifs autant que possible. Tout cela en renforçant sa robustesse pour faire face aux évolutions et crises environnementales et socio-économiques à venir (adaptation). Pour résumer, le secteur agricole va devoir produire plus et mieux avec moins.

Vers une agriculture robuste et source de solutions

Pour impulser, soutenir et piloter cette transition vitale de notre modèle agricole, l’agriculture de demain a besoin d’être pensée. C’est le travail qu'ont mené de nombreux acteurs, en établissant différents scénarios prospectifs. On retrouve par exemple le scénario Afterres2050 de Solagro, le projet TYFA de l'IDDRI, la contribution de l’INRAE au scénario AMS SNBC3, ou encore l'étude "Transitions 2050" de l'ADEME. Ces derniers cherchent à quantifier l'impact des changements de modèles et de pratiques agricoles, afin d’identifier et de proposer les voies de transition les plus viables et vertueuses.

Une organisation et des pratiques vertueuses et robustes

L'étude de ces scénarios nous permet de faire ressortir un certain consensus sur les nouvelles directions à prendre par notre système agricole. 

Dont voici les principales caractéristiques :

  • Déspécialisation des régions et augmentation du nombre de fermes en polyculture-élevage extensives (projet TYFA,  Afterres2050)
  • Réduction drastique des intrants de synthèse, allant jusqu'à un arrêt total (Agriculture Biologique) pour la majorité des exploitations (projet TYFA, Afterres2050, Transition 2050)
  • Réduction de la taille des troupeaux (projet TYFA, INRAE), actuellement 40% des terres arables françaises (hors prairies permanentes) sont mobilisées pour l’alimentation des ruminants (Solagro, 2021)
  • Implantation de couverts d’interculture (Afterres2050, Transition 2050,) afin d’être restitués au sol pour améliorer leur fertilité ou à vocation énergétique (CIVE) pour contribuer à la décarbonation de l’économie
  • Réintroduction de légumineuses dans les rotations (projet TYFA, INRAE)
  • Réduction du travail du sol via le passage à des techniques culturales simplifiée (TCS) ou au semis-direct (projet TYFA, Afterres2050)
  • Préservation et redéploiement des prairies naturelles et permanentes permettant l’autonomie protéique des exploitations animales (projet TYFA, Afterres2050)
  • Développement d'infrastructures agroécologiques comme les haies (projet TYFA, Afterres2050)

C’est donc à travers ces nouvelles façon de produire, couplées à certaines avancées scientifiques et technologiques utilisées à bon escient, que notre Salut passera.

Il ne peut y avoir de transformation du modèle agricole sans transformation des habitudes alimentaires

Par ailleurs, la transition vers un modèle agricole plus durable ne peut se faire sans une transformation des habitudes alimentaires en bout de chaîne. Elle soulève donc également des enjeux de nutrition, de santé et d'acceptabilité. Les scénarios préconisent pour l’ensemble de la population :

  • la réduction de la consommation de produits carnés de sorte à inverser les proportions des apports de protéines par rapport à 2010, avec les deux tiers d'origine végétale et un tiers d'origine animale (projet TYFA, Afterres2050, Transition 2050, INRAE)
  • l’augmentation de la consommation de fruits et légumes (projet TYFA)
  • l’augmentation d’une alimentation locale et de saison (Transition 2050)
  • la réduction de la consommation d'aliments ultra-transformés (Transition 2050)
  • la réduction de moitié du gaspillage alimentaire (Transition 2050)
  • une meilleure répartition des calories dans le monde (Transition 2050)

Les principaux bénéfices de ces changements

Le modèle agricole pensé dans ces scénarios présente des impacts significatifs.

Sur le plan environnemental, ils permettraient de diviser par :

  • 2 les émissions de gaz à effet de serre, par rapport à 2016 dans le scénario Afterres2050 (40% par rapport à 2010 dans le projet TYFA) ;
  • 3 l'usage des traitements phytosanitaires (Afterres2050) ; 
  • 2,5 la consommation d'azote minéral (Afterres2050) ;
  • 2 les prélèvements d'eau pour l'irrigation des cultures d'été (Afterres2050) ;
  • 2 la consommation d'énergie (Afterres2050).

Ainsi, les modèles agricoles décrits dans ces scénarios permettent de réduire considérablement les pressions sur les limites planétaires, voire de jouer un rôle régénératif.

Par ailleurs, sur le plan social, ces nouveaux modèles de production et de consommation garantissent une alimentation plus saine, plus équilibrée et en quantité suffisante, ainsi qu’une souveraineté alimentaire plus forte pour l'ensemble des Européens.

Malgré une baisse estimée par le scénario TYFA de 35% des rendements agricoles par rapport à 2010 due aux pratiques agroécologiques et aux conséquences du changement climatique, nourrir la population européenne sera toujours possible. Ceci sera permis grâce à la baisse d’allocation des terres utilisées aujourd’hui pour l’alimentation animale au profit d’une production nourricière humaine. En effet, à l’échelle européenne, ce sont 63% des terres arables qui sont actuellement destinées à l’alimentation du bétail. À l’échelle mondiale, les animaux consomment actuellement la majorité de la production végétale globale, et plus de la moitié des produits et sous-produits de culture.

Principaux flux agricoles du système alimentaire mondial, en millions de tonnes de matière sèche. Figure : Herrero et al. (2015)

Enfin, la régénération des sols, de la biodiversité et des cycles naturels, l’autonomisation et la diversification (productions, ateliers, activités, revenus, et débouchées) des fermes donneront de la robustesse au secteur pour qu’il puisse s’adapter aux évolutions et faire face aux crises à venir.

Ainsi, un récent rapport de la Food System Economics Commission, rassemblant une soixantaine de chercheurs, a permis d’estimer les bénéfices de cette transition agro-écologique. Celle-ci permettrait d’économiser 5 à 10 000 milliards de dollars par an dans le monde, et de revaloriser les conditions de vie des agriculteurs.

Conclusion

Cette transition vitale du système agricole va demander une transformation profonde des pratiques actuelles et pose des défis politiques, structurels, psychologiques, techniques, commerciaux et financiers que les agriculteurs et agricultrices ne peuvent affronter seules.

Cette transition, pensée par certains, pilotée, soutenue ou encore exécutée par d’autres va ainsi nécessiter du temps et l’intervention innovante de nombreux acteurs, qu’ils soient publics ou privés, collectifs ou individuels. C’est-ce que nous détaillerons dans notre série d’articles dédiée à l'agriculture durable.

Pour continuer, nous allons donc tout de suite chercher à approfondir dans notre prochain article cette notion d’agriculture durable : comment peut-on la définir ? Quels sont ses principes et ses différentes approches ?

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